mardi 19 janvier 2010

Textes des nuits du 21 juin et du 24 décembre 2009



Sur son blog Charles avait proposé à ses lecteurs de faire une « Nuit blanche »…
Le 21 juin fut choisi car nuit la plus courte de l’année…


Il proposait également de faire suivre ce message aux blogueurs qui seraient eux aussi intéressés par ce défit !
Alors voilà, pour moi 6 ont répondu à l’appel et les textes présentés sur ces pages sont de véritables cadeaux auxquels je ne m’attendais pas…
Merci de tout mon cœur….
Ce n’est pas la première fois que Charles lance ce genre de défit, en janvier 2009 il l’avait fait aussi…
Et puis pour la nuit la plus longue, celle du 24 décembre, il a eu encore une très belle idée…
Faire écrire toujours par ses lecteurs sa Légende !
Et là aussi, nous répondirent à l’appel….

Ma contribution je la pose aussi sur ce blog….








Je voudrais aussi dire merci à Charles pour m’avoir donné l’envie d’écrire et fait confiance en publiant mes deux petits textes chez lui !
Merci et à bientôt, peut-être ici...





Le chemin de la sagesse...



Haworth, Yorkshire le 29 Février 2100
J’étais assise à mon bureau et j’ouvrais mon courrier.
Un Free mail qui venait de France et pourtant je ne connaissais plus personne dans ce pays qui ne ressemblait plus à celui que mes aïeux avaient connu….
Dans ma maison des landes brassées par le vent, les éoliennes avaient enfin disparu et nous étions en train de redevenir plus sage.
Un rendez-vous à Paris, chez un notaire pour retirer un exemplaire d’une sorte de manuscrit…
Ne pouvant m’y rendre à cause de la Grève Générale, je demandais l’envoi de ce document contre ma signature électronique et ce fut fait dans les deux minutes qui suivirent.
Plus de 500 pages qu’il m’a fallu imprimer, classer et je m’installais enfin devant ma vraie cheminée à bois puisque mon chauffage calo solaire ne pouvait fonctionner, les mines d’uranium exploitées à outrance avaient fermé…
Une histoire, celle d’un homme qui vivait en France il y a bien longtemps.
Je parcourais des chapitres entiers consacrés à son enfance, à sa vie d’étudiant, à sa carrière de journaliste, à ses voyages …
Sa vie sentimentale comportait les chapitres les plus longs avec des prénoms qui n’ont plus usage aujourd’hui et c’est dommage….
Et lui-même d’ailleurs s’appelait Charles Magnet ce qui me fit sourire car avec un tel patronyme il n’aurait droit à aucune considération… Rien que des lettres, aucun chiffre !
L’année 2039 était imprimée dans une police différente et j’aperçue mon nom.
Le chapitre me concernait…
J’avais entre les mains l’histoire d’une rencontre entre cet homme et mon arrière-arrière grande tante Fleur de Rubempré…
61 ans, si loin et pourtant si près, une autre époque déjà.
Ce n’était pas une légende, j’avais bien une « branche Française » perdue de vue depuis si longtemps….
Sur ces feuillets, juste la reproduction d’une lettre manuscrite, et je devinais facilement l’écriture pleine de délicatesse d’une femme…
Biarritz, le 20 décembre 2039
Très cher Charles,
Ce petit voyage à Miami m’a rendu un peu nostalgique mais te savoir heureux sur ton nouveau territoire me laisse un joli gout sur les lèvres et je sais que le soleil de la Floride te manquait …
Ha, cette routine que tu détestes !
Et puis cette France que tu chérissais tant et qui t’à déçu.
Tes ancêtres aussi doivent être très malheureux…
J’aime à me rappeler cette dernière semaine passée ensemble ici chez moi avant l’arrivée tout en fanfare de Théophile et de sa petite famille !
Je lui ai envoyé une petite carte tout à l’heure et toi penseras tu à sa fête ?
Toutes ses jolies traditions qui se perdent…
Cette année grâce à toi aura été riche, une des plus riches et plus belle de ma vie et tu le sais… Je ne remercierai jamais assez ce cher Balzac de nous avoir réunis dans cette jolie bibliothèque d’Anglet où notre passion pour les Romantiques Français savait se satisfaire.
Et quelle belle alliance, que celle d’une descendante directe de la Comédie Humaine et de celle non moins directe du plus grand des Carolingiens…
Tu savais que Théophile raconte toujours cette histoire à ses enfants, et je t’imagine alors petit garçon, les yeux levés sur Louis ton cher papa écoutant les récits épiques de ton prestigieux ancêtre…
Génétiquement douée pour l’imagination que cette famille !
J’avais oublié de te dire que j’avais revu Maxence, tu sais le mari de Félicité, le propriétaire de l’auberge d’Auxotea ! Et bien il est d’accord pour me céder un couple de Pottock mais là c’est vraiment pour te faire plaisir, et j’espère que tu viendras me rendre visite plus d’une fois l’an…
Je veux bien t’aider quelque part à recréer ton enfance Charles, mais il ne faut pas exagérer, je ne suis pas la gardienne de la ferme Magnet and Co !
Ce matin, sont tombés quelques flocons et notre petit nid au fond du jardin est devenu très vite tout blanc… Blanc comme la couleur de ma robe, la première fois, tu te souviens ?
Mais bien sûr que tu te souviens, suis je bête !
Ta mémoire m’a toujours étonné, et je me demande encore pourquoi tu n’a pas écris un livre, ton livre celui de ton empreinte, de la mienne, de celle de tes amours…
J’ai mis un grand pull ce matin, le bleu marine tu sais le tien en cachemire, celui que tu as laissé pour mieux revenir…
Et j’ai marché jusqu’à la Gloriette, j’ai essuyé la neige sur le banc et je me suis assise et fermé les yeux…
J’ai revu un visage tout près du mien, j’ai senti le parfum du Perrier framboise, j’ai reconnu la douceur de ta barbe sur ma joue, sur mon front, sur mes lèvres…Notre premier baiser, premier geste tendre qui nous à bien fait rire !
Si on nous voyait, on à prononcé cette phrase en même temps…
Et alors, mes 60 ans et tes 67 n’ont-ils pas le droit de se conjuguer autrement que dans l’amour porté à la littérature, aux voyages, à la famille…
Ton premier cadeau, je le relis souvent…
Un livre bien sûr, mais ne pouvait-il en être autrement et tu vois grâce à toi et à la narratrice je n’ai pas eu peur de devenir une Femme Coquelicot !
Cette femme qui assume ses désirs, qui n’a pas peur de ses élans et qui trouve enfin du plaisir à la liberté d’être elle-même tout simplement …. Tu m’as appris que l’amour n’avait pas d’âge !
J’aime penser à notre première rencontre en février dernier, le jour de ton anniversaire … Enfin presque, parce que cette année pas de 29 sur le calendrier !
Cet homme timide et maladroit qui a renversé une pile de livres qui attendait d’être rangée…
Cette magnifique silhouette savamment entretenue, ce visage qui me fait toujours penser à ce portrait du peintre Caillebotte que tu apprécie tant…
L’échange de nos prénoms, ta surprise en découvrant le mien, et oui une mère qui enseignait la Littérature Anglaise et une amoureuse de l’œuvre de John Galsworthy …
Ce sourire, cette attention toute particulière, cette politesse qui se fait très rare, et puis ces petits mots qui sont venus se glisser à mon oreille, ces petits frôlements de doigts puis de mains…
Une invitation à l’auberge et une première soirée dans mon Ixte faisant face aux Pyrénées, nos montagnes puisque que toi aussi tu es natif de notre cher Pays Basque…
Et des heures, des soirées à se parler, à se raconter, à se confier…
Ton métier qui t’a offert la facilité du voyage, ton aisance de jeune homme de bonne famille qui t’a ouvert bien des portes ou tu as pu côtoyer les manants et les princes…
Et puis tes amours, jamais sans femme Charles, jamais seul ou si peu… Bien trop nombreuses sur la terre, tu ne pouvais te fixer…
Une par une, et parfois plusieurs en même temps ! Toi et les chiffres, fâchés à vie, et je ne t’en veux pas de préférer les mots, bien au contraire…
Les mots doux, les mots cachés, ceux que l’on dit avec les yeux, avec les mains et sans la bouche, tes préférés….
En attendant le printemps et ton retour, j’aime écouter les mots de notre chanson, celle de ce vieux chanteur disparu il y a seulement deux années…
Et si je m’en vais avant toi
Dis-toi bien que je serais là
J’épouserai la pluie, le vent
Le soleil et les éléments
Pour te caresser tout le temps
Hier, je me suis retrouvée face à la plage et aux rochers, comme je te l’avais promis… J’avais des bottes mais aux premières jonquilles je n’aurai plus peur pieds nus d’aller avec toi ramasser des oursins…
Cette enveloppe que tu m’as donnée, je ne l’ai ouverte qu’au dernier moment…
J’y ai découvert tes petits trésors, des lumières de toutes les couleurs, douces et soyeuses, du doré au plus foncé en passant par le roux, toutes ces jolies étincelles, tous ces petits souvenirs dérobés la nuit sur la couche de tes amantes…
Des petites mèches de cheveux, mêlées et emmêlées qui s’en sont allées dans l’océan pour l’éternité…
Quelle plus belle preuve d’amour que ces femmes rassemblées pour toi et un jour avec toi, parce que les enfants de Théophile t’on fait la promesse d’éparpiller tes cendres à cet endroit et aussi les miennes quand l’heure sera venue…
Je t’envoie la photo de nous deux, oubliée ici avant de partir et tu vas être surpris … Pourtant elle nous ressemble…
Je vais te laisser, allumer la lumière parce qu’il fait déjà nuit et que le temps passe vite avec toi.
Je t’embrasse tendrement, chez toi c’est surement le matin …
Fleur
Je reçois un mail de Théo à l’instant, il me dit que tu retourneras en France au printemps prochain pour écrire tes mémoires !
Charles le Sage sera le bienvenue dans ma maison….
J’étais émue, troublée aussi de rentrer dans l’intimité de ces instants d’exception…
Je me décidais à partir pour la France….
Biarritz, la côte Basque, des images sur Art Google, c’est tout !
Si ce Charles Magnet à suscité autant de ferveur tout au long de sa vie, c’est surement parce qu’il fait partie de ces personnes précieuses que le destin vous fait croiser un jour.
Quel âge aurait-il aujourd’hui, plus de 120 ans !
Non, toujours vivant dans les cœurs…..
Vendredi 11 décembre 2009
Virginie Rossetti pour Charles

mercredi 22 juillet 2009

D'abord avec lui...

Une nuit avec Charles...


J'avais roulé tout l'après-midi ce jour là sur ces routes départementales entre¨Paris et ma destination finale, la Bretagne...

Heureusement qu'il faisait chaud déjà à cette époque car je n'avais emporté que quelques affaires légères pour ce week-end prolongé chez ma tante.

Je n'avais pas fait de pause depuis plusieurs heures et la jauge de mon scooter avait largement dépassé la zone rouge.

Au détour d'un virage, alors que j'arrivais dans un petit hameau planté au milieu d'une forêt sombre, ma vespa s'arrêta. Plus d'essence. Zut...!

Il était 22 heures passées et la nuit commençait à arriver rapidement...

Le lieu était désert, tout était fermé à l'exception d'une belle maison de briques rouges, éclairée dans sa partie basse.

Je passais en silence devant, en poussant mon 2 roues, lorsqu'une ombre se posta au premier étage et m'interpella

- On voit rarement des visiteurs par ici... soit les gendarmes... soit les rouletabille les précédant ou les suivant... alors à votre mine un peu déconfite, et à votre allure d'étudiant un peu âgé, je parie que vous appartenez à la seconde catégorie...?

- Oui.... c'est cela Madame...!

Je tentais d'apercevoir son visage à la fenêtre mais la lumière m'éblouissait trop et elle avait disparu... d'un coup...

Pour réapparaître quelques mètres plus bas, à la porte de sa belle demeure bourgeoise.

- Je m'en doutais... et vous alliez où comme ça si je puis me permettre...avant d'échouer ici...?

- Chez ma vieille tante en Bretagne... elle est souffrante et a demandé à me voir... mais bon... là... j'ai un petit soucis avec mon réservoir...

- J'ai vu... mon mari va venir pour vous dépanner... nous avons toujours un jerrican plein pour pallier à tous problèmes... entrez... je vous en prie.."

Sa silhouette était fine, ses cheveux courts et bruns, elle portait une jolie robe blanche, très fluide.. et avançait vers moi pieds nus. Un vrai délice... visuel.

A son tour, son mari, un grand homme à la carrure de rugbyman, apparut dans l'obscurité.

Il me salua tout aussi aimablement et s'occupa aussitôt de ma machine italienne.

Tout fut réglé en quelques minutes.

J'allais repartir pour continuer mon périple mais la pluie commença à tomber... forte et en rafales...

"Je crois que vous n'avez pas le choix, Monsieur... vous pouvez rester le temps que tout cela se calme... Monsieur... ?

- Magnet... Charles Magnet...

- Je vous présente mon épouse, Virginie, et moi c'est Pierre... O...

- Je ne veux pas vous déranger... j'ai tout mon équipement dans mes sacoches... je vais donc repartir... ne vous inquiétez pas... c'est très gentil de votre part... et puis on m'attend...

- Et après-demain, on parlera de vous dans le quotidien local à la rubrique faits-divers... "nouvel accident mortel entre un motard parisien et un camion... sur la départementale maudite".

Je restais finalement après avoir refusé 3 fois, comme la politesse l'exige, et je me souviendrais longtemps de cette belle et longue nuit... blanche et pluvieuse.

L'on dîna d'abord sous une tonnelle en fer forgé parfaitement abritée, puis nous poursuivîmes nos discussions autour de digestifs (moi qui ne bois jamais!) et en égrenant nos multiples souvenirs de voyage...

Le temps ne s'arrangeant pas, j'acceptais de rester dormir... après avoir prévenu ma soeur, déjà arrivée dans le Finistère.

Pierre se coucha le premier et moi je me décidais à prendre une douche avant de m'endormir...

Je crus à un moment donné voir passer une ombre furtive dans ma chambre... connexe à la salle de bains. Mais ce devait être l'effet de cet Armagnac..

En fait non, Virginie était en train de s'affairer dans ma chambre... et de faire très consciencieusement mon lit.

Tout en m'essuyant, je pouvais contempler de façon indirecte, par miroirs interposés, le galbe interminable de ses jambes courbées en avant, ses petites fesses de sportive assidue, ainsi que le décolleté vertigineux de la nuisette qu'elle avait revêtu...

Nos regards se croisèrent... et je cachais vite la partie inférieure de mon buste... encore mouillé... sous la serviette...

Virginie me sourit... et continua à border convenablement mes draps.

Je la rejoignis quelques instants plus tard, et nous passâmes ce qu'il restait de la nuit dans cette pièce blanche, à discuter sur mon lit face aux volets fermés, à petite distance l'un de l'autre, chacun d'un côté... assis ou allongé...

Je n'en dirais pas plus, préferant garder le secret...

Mais ce que je sais... c'est que le lendemain, sur la route, le vent me rappela, longuement et avec grand plaisir, en heurtant mon visage le doux parfum du corps de mon hôte...

Charl'



Une nuit avec janjacQ...


à cent cinquante mètres, à gauche, vous êtes arrivé à destination

putain, c’est à pas d’heure que j’arrive, elle va plus m’attendre

la nuit la plus courte, et la plus torride qu’elle disait, est en train de tomber sur la Mayenne, c’est l’été et il pleut à seaux, le ciel est noir, il fait froid, 14°C à l’indicateur de bord, toutes les vitres de la Mini se sont embuées depuis que je suis à l’arrêt

le jour le plus long qui s’achève a été une journée de merde, je te raconte pas, mais en faisant le constat d’accident sous les averses, quand ce con de lavallois qui m’a refusé la priorité m’a indiqué que j’étais à deux kilomètres de chez elle, je me suis dit que je ne pouvais plus faire demi-tour

je suis déjà trempé comme une soupe, je dégouline de partout, et il va encore falloir que je sorte sous l’orage qui redouble, il y a une bonne cinquantaine de mètres qui me séparent de la petite maison de poupée, au bout de l’allée encombrée de bagnoles, j’en ai compté six, et je me demande qu’est ce que c’est que ce binz, merde

fonce janjacq, fonce

mon opticien m’a vendu des verres hydrophobes, je devrais y voir malgré la pluie, mais je m’empale dans le guidon d’une moto grise qui a été remisée en haut de l’escalier du perron, sous un auvent qui ne la protège en rien

un casque, gris aussi, tout est gris, dévale les marches dans un chahut d’enfer, il va bien finir tout cabossé celui-là

pouvait pas le rentrer son casque, pute borgne

tiens, une chevillette

tire la chevillette et la bobinette cherra, qu’il disait, alors je m’exécute mais l’huis tarde à s’ouvrir, alors je me penche en avant pour mettre mon oreille contre la porte mais une goutte d’eau froide d’un litre ou deux me tombe dans le cou et me glace jusqu’aux os, alors je toque d’un index replié et timide mais personne ne vient m’ouvrir

tu es venu ?

c’est elle qui vient d’entrebâiller le lourd vantail clouté, je suis sûr que c’est elle

elle est aussi jolie que son avatar, pourtant je la trouve un peu plus gironde que je ne me l’imaginais, elle est seulement vêtue d’une chemise d’homme trop grande pour elle portée sur un caleçon Calvin Klein à braguette boutonnée, encore un truc de mec

son œil vert (bleu ?) est allé de ma très légère bedondaine au bout de mon menton où ma barbe blanchit un peu, une déception à peine perceptible passe dans son regard, je pense que mes pectoraux ne sont pas non plus à la hauteur de ses attentes

entre, tu vas te mouiller…

je te présente mes… liens

ils sont sept, sept mecs qui me regardent comme par en dessous

j’ai le sentiment d’être de trop, même si l’un d’eux me sourit, découvrant de belles dents blanches piquetées de cadavres de moustiques écrabouillés

c’est certainement lui qui est venu jusqu’ici à moto, j’aime bien son tee-shirt jaune à manches longues, je me demande si c’est bien lui jf

allez les garçons ! vous avez vu l’heure ? on monte !?

elle s’engage dans l’escalier qui mène sous les combles, suivie des sept lascars dont j’ai tout le temps de détailler les fesses, deux d’entre eux ont de sacrés jolis petits culs, parole

je reste debout dans ma flaque, j’ai soif, j’ai envie de me sécher mais dans la cheminée le feu est en train de s‘éteindre, personne ne m’a rien proposé alors j’enlève mes chaussures et mon pull trempés et vais m’asseoir sur un tabouret bancal près de l’âtre

quelques braises y rougeoient encore que j’attise en soufflant et en toussant, en ajoutant une bûche, aussi

le tabouret est trop bas pour mes guiboles et trop dur pour mon derrière, je me relève

sur la grande table de ferme, j’ai aperçu des verres à vin vides mais aussi un fond de bouteille qui semble m’appeler

mazette, un Haut-Brion 1990, avec au goulot une étiquette manuscrite qui pendouille, de la part de Charles, pour Virginie, amicalement, il ne s’est vraiment pas fichu d’elle le bougre, il doit être natif de Pessac ou de Léognan, et pas fauché non plus

et moi qui n’ai rien amené

je siffle à la régalade le restant de la bouteille, cul sec, pas dégueu la vinasse, je n’y connais pourtant rien

on n’entend aucun bruit, juste le crépitement du feu, et de temps à autre un rire étouffé, un rire féminin qui ne peut être que celui de notre hôtesse, on s’amuse sagement là-haut

il y a dans un coin de la pièce un pupitre d’écolier sur lequel est posé un ordinateur portable fermé, et sur l’ordinateur, le Petit Robert 2008 ouvert à la page 2576

torpiller… torrent… torride…

torride – adj. – 1. où la chaleur est extrême 2. sensuel, ardent…

pourquoi ai-je donc si froid ?

et eux autres, à l’étage, pourquoi leur ardeur en cette nuit de folie est-elle aussi silencieuse ?

mais qu’est-ce qu’ils branlent ?

je me suis à nouveau rapproché de la cheminée, j’hésite à m’asseoir dans l’immense canapé rouge couvert de cousins multicolores, je m’approche de la fenêtre, la pluie a cessé, le vent a chassé les nuages

c’est une nuit sans lune

je décide d’aller faire un tour dehors, ne serait-ce que pour ramasser le casque qui a roulé au bas des marches de pierre et pour le reposer sur la moto

brrr, et dire que l’été commence demain, il fait vachement frisquet, je fais quelques pas

à l’étage de la maisonnette, une lumière tamisée éclaire la seule fenêtre en lucarne, dans l’allée, un maigre candélabre blafard ne parvient pas à faire briller la carrosserie de la voiture garée juste au-dessous

je crois bien n’avoir jamais vu une bagnole aussi sale, je parierais pour le tophemobile qui n’est toujours pas passé par l’Éléphant Bleu ni n’a trouvé de laveur bénévole capable d’astiquer autre chose que… pardon !

il fait vraiment trop froid

la porte à peine poussée, je tombe nez à nez avec un mec presque pas tout nu, un quadra qui porte pour seul vêtement un string fuchsia du plus bel effet avec trop peu de tissu pour dissimuler à mes yeux les avantages du monsieur

on se les caille grave

et si tu… vous mettiez un pyjama ?

je suis descendu chercher deux ou trois bûches pour le poêle

à côté de la cheminée… il en reste quelques unes…

tu ne montes pas ?

euh…

sans s’inquiéter davantage de ma réponse, les bras chargés de trois énormes bûches, il est reparti vers l’escalier

c’est alors que je l’ai reconnu, je connais ce petit cul-là par cœur, il ne peut s’agir que de Christophe, et la caisse craspouille et rouillée, dehors, est certainement la sienne

on a tiré la chevillette, je n’ai pas attendu que la bobinette chut, je suis allé ouvrir

une vieille dame, toute courbée et toute de noir vêtue, m’a demandé d’une voix caverneuse

Blan… euh… Virginie est-elle là ?

puis d’une voix rocailleuse

et Prof ?

non, je suis seul, je garde la maison

Il faudrait que vous donniez ceci à… euh… Virginie

elle a tendu vers moi une main décharnée aux ongles longs et sales et tavelée d’une multitude de fleurs de cimetière, elle tenait une pomme d’api, tapis, tapis rouge, que j’ai prise délicatement, tapis, tapis gris

elle a insisté

c’est pour Virginie

et puis sa silhouette s’est évanouie dans la nuit noire

moi, je crevais la dalle, je n’avais rien mangé depuis hier matin

je me suis dit que cette pomme serait bien meilleure réchauffée à la braise, et sitôt dit, sitôt fait, je me suis approché du feu pour cuire la peau toute rouge du fruit défendu

dès que je l’ai eu posée sur les cendres encore chaudes, la pomme s’est enflammée dans une fumée vert-de-gris, puis, soudainement, le trognon s’est transformé en une souris verte qui, à défaut de courir dans l’herbe, est partie se réfugier dans les plis du reps d’une bergère fleurie

j’ai alors essayé de me caler en face d’elle dans les oreillers et les coussins du canapé, en me disant que, décidément, le Haut-Brion a des effets retard dévastateurs

chaque fois que je me suis assoupi, la comtoise a tintinnabulé les heures, les demi-heures, les quarts d’heures, me tirant de ma torpeur

sinon, la maison est restée silencieuse jusqu’au petit matin et jusqu’au point du jour le plus long

mon pull et mes chaussures ont fini pas sécher, j’ai pensé qu’il valait mieux que je m’en aille sans bruit

quand je suis arrivé près de la Mini, je me suis retourné dans le petit jour vers la lucarne de l’étage

quelqu’un écartait le voilage et regardait vers moi, j’en mettrais ma main à couper, mais était-ce jf ? ou Christophe ? ou Virginie ?

ou bien Grincheux !? certainement pas Joyeux ! Simplet, peut-être !?

une nuit de folie, qu’elle disait



avec dans le rôle d’Atchoum : jf (à moto sous la pluie, jf adore rouler à moto sous la pluie et prendre des saucées et des rhumes mémorables)

dans celui de Dormeur : Christophe (cul nu, Christophe dort toujours cul nu)

j’aurais bien endossé celui de Timide si Charles, arrivé plus tôt et meilleur au casting, ne me l’avait pas piqué


je prie le fidèle lectorat féminin de Virginie de bien vouloir m’excuser si je l’ai ignoré

c’est pas ma faute, c’est celle des frères Grimm et de Disney (Walt pour les intimes) qui ont affabulé et fait atterrir Snow White chez les Seven Dwarfs, sept nabots mâles (certainement pas pédés mais plutôt asexués), vieux et barbus


janjacq (21 juin 2009)

merci de mentionner le nom de l’auteur





Une nuit avec jf wizz...


Une nuit de folie avec Virginie tel est le sujet. Cette perspective ne me déplairait pas ! J’entends certains ricaner ou se dire « jf avec Virginie ? Pas possible, il est gay ». Oui et alors ? Je ne suis pas sectaire moi ! Y en a même un, qui a dit « on va les marier ces 2 là » preuve que je ne suis pas le seul à penser que ça pourrait se faire !

De toute façon, gay ou pas, j’ai des yeux et j’ai toujours regardé les garçons et les filles.

Mais revenons au sujet qui nous préoccupe, une nuit de folie avec Virginie.

Le premier contact est important, je pense que ça conditionne la suite. Je sais déjà qu’avec Virginie on a des points en commun et ça facilite les choses. A coup sûr, il n’y aura pas de « blancs » dans la conversation ! En radio, on dit « un noir à l’antenne » mais dans ces périodes troubles pour l’humour, il vaut mieux éviter, même si le blanc et le noir ne sont pas des couleurs.

Nuit de folie certes mais étant donné que c’est la nuit la plus courte de l’année ça limite forcément les folies que l’on peut faire. D’ailleurs, je me demande pourquoi avoir choisit la nuit la plus courte et pas la nuit la plus longue ?

Plus c’est long, plus c’est bon non ?! Hein les filles ?! (Ça peut aussi s’adresser aux garçons !)

Pour les esprits mal placés (qui a dit comme jf ??) nuit de folie rime avec forcément avec plaisirs charnels ! Ben oui, j’admets que ça a été ma première pensée. Je me suis dit, je vais la jouer bucolique avec les roses, la cabane dans le fond du jardon (mince, je me trompe, c’est Cabrel ça) mais chassez le naturel, il revient au galop. Donc, je reste sur ce que je maîtrise le mieux l’esprit mal placé !

Pour les esprits qui ne sont pas mal placés, euh, je ne sais pas. Je ne pense pas qu’on puisse penser à autre chose !! Oui, je sais, j’abuse, y en a qui n’ont pas d’esprit.

De façon, il parait que l’été est propice à tous les excès donc choisir le premier jour de l’été pour une nuit de folie, ce n’est pas du tout innocent, même si le blog de Virginie aurait tendance à nous transporter dans l’innocence.

Pour conclure, si je me suis senti un instant coupable d’esprit ma placé, je me dis que Virginie est dans le même mode de fonctionnement.

Quand je vous disais qu’on avait des points en commun !

Jf WIZZZ



Une nuit avec Pascal...


L’herbe se pare de rosée nocturne, sensation de fraîcheur qui glisse sous les pieds nus.

Elle est couchée sur un transat, non loin de la piscine.

L’air est tiède, embaumé du parfum de quelques roses proches. Les grillons la bercent doucement … Dort elle ? Fait elle semblant les yeux mi clos face à la voûte étoilée.

Sa poitrine se soulève doucement aux grés de sa respiration. Sa robe est remontée haut sur les cuisses. Un souffle de vent soulève les légers tissus ou bien est-ce un geste volontaire de sa part pour se laisser caresser le corps par quelques murmures de brise…

Sa peau bronzée couleur abricot tranche avec le blanc de sa robe. Un bras est replié sous sa tête, comme un oreiller improvisé et quelques mèches de cheveux dansent doucement.

IL ne sait rien ou presque d’elle. Virginie. Rencontre improbable..

Et pourquoi ce Simorgh, conte Persan … Cet oiseau de proie qui nichait dans l’Arbre de la Vie scellant l’union de la terre et du ciel.

C’était elle brûlée les ailes pour renaître toujours plus forte et pour l’éternité ?

IL la regarde, faiblement éclairée par un lampadaire sur la pelouse et par le bleu de la piscine. Des senteurs de menthe fraîche glissent dans la nuit.. Menthe poivrée qu’elle cultive, mêlée au basilic, au thym citron et à la coriandre.

IL distingue le saule au fond du jardin, majestueux et immobile. A quoi songe un saule endormi ?

IL se couche dans l’herbe, proche de son transat. Renoncer à lui demander si elle dort… Pas besoin de parole pour s’enivrer de ce silence, silence.. Non, quelques grillons, un chant d’oiseau.

A peine audible, venant du salon, des notes de piano. Aimes tu Brahms lui a-t-elle demandé ?

Le concerto n°1 … Oui et Sagan aussi. Relu récemment … Bonjours tristesse aussi.

Le chèvrefeuille exhale à son tour de délicates senteurs.

Quelques étoiles scintillent devant ses yeux, dans ses yeux… Des pensées se bousculent dans sa tête. Que fait-il là, chez elle ce soir ? Pas de sentiment amoureux, juste tendresse et bien ensemble au gré des envie et chacun sa vie de son côté.

Il a envie de se plonger dans la piscine aux reflets bleus et jaunes. Laisser glisser l’eau le long du corps. S’abandonner, ne plus penser. Pensées obliques.

Ses pensées ont-elles fait trop de bruit ? Elle s’est retournée, installée sur le côté et elle le regarde. Un sourire et inutile de parler. Elle lui tend la main, ses doigts sont tièdes et IL s’imprègne de ce sourire dans la semi obscurité du jardin.

Tu viens te baigner ? Elle fait glisser sa robe sur la pelouse, juste vêtue d’un string blanc et elle se glisse doucement dans l’eau.

Arachnée



Une nuit avec Pierre....


Il faisait très chaud cet été là...

Pour gagner un peu d'argent de poche afin de payer ma chambre d'étudiant à Strasbourg, j'avais trouvé un petit job assez tranquille. Garder et m'occuper d'un grand jardin d'une propriété pas très loin de Colmar. Et le soir, profitant d'un si grand calme, je pouvais surtout réviser mes examens pour la session de septembre..

Quelques jours avant la Fête Nationale, j'ai répondu un matin au téléphone. Le propriétaire, un banquier parisien, m'avertit que son fils allait fêter son bac en organisant une grande fête.

Je préparais donc le jardin en tondant principalement la belle pelouse verte, et en nettoyant au mieux la gigantesque piscine.

Petit à petit, de toute la France, et de pays voisins, car le fils était dans une école internationale, les "invités" et "amis d'invités" arrivèrent... en 2 Cv, combi VW ou en auto-stop.

Une cinquantaine de tentes furent plantés dans le parc et ambiance flower power oblige, bientôt peu de tissus recouvraient tous ces corps d'un âge à peu près égal au mien. Garçons, filles... peu importe, ils évoluaient en toute simplicité, le corps presque libre, offert aux rayons du soleil. J'étais ébahi.

Le 1er soir, entre les pétards et l'alcool, l'ambiance a été très relax. Mais j'ai passé la soirée dans ma chambre, regardant de temps en temps depuis ma terrasse si tout se passait bien.

Le 2ème soir, on est venu me chercher suite à un problème avec l'éclairage de la piscine. Je suis descendu et c'est là que j'ai rencontré Virginie, une jeune fille brune, charmante... et si gentille, occupée à essayer de réparer l'éclairage défectueux.

Elle faisait les mêmes études que moi. Je l'ai su en discutant avec elle au bout de quelques minutes. Du coup, ma timidité naturelle a été moins grande puisque j'avais un sujet de discussion facile.

Sans y prendre garde, j'ai goûté à toutes les choses qui passaient de main en main... et j'ai peu à peu perdu pied...

Virginie aussi ne boudait pas tous ces passeports pour le 7è ciel et bientôt nos mains ont commencé à se chercher...

Elle était ravissante avec sa jolie peau bronzée, ses cheveux bouclés et son sourire si ensorceleur.

La nuit est tombée mais il faisait très chaud ce soir là... Presque 30 degrés à 23 h...

Alors à un moment donné, comme presque toute l'assistance, nous avons pris un bain... dans la même tenue que les autres... nus...

Je n'avais jamais osé avant ce jour-là, ni même vu, approché et touché un corps féminin. Ce fut donc en quelques minutes des premières fois en série.

Après le bain si voluptueux, nous avons voulu poursuivre cette mise en bouche.

Nous avons rejoint une petite cabane en haut d'un vieux chêne... et c'est là que n'y résistant plus... j'ai vécu une nuit de folie. Durant laquelle j'ai gagné un merveilleux voyage au pays des plaisirs corporels... en même temps que je perdais ma virginité... Comment oublier un tel souvenir plus de 30 ans après? Je n'ai jamais pu ni voulu. Il n'appartient qu'à moi et je l'emporterais avec moi...

Pierre.



Une nuit avec Ysa...

VOL DE NUIT ……..

Comme d’habitude elle avait déployé ses ailes et le vent ne pouvait la freiner. Quand elle était fatiguée, il lui suffisait de planer et les nuages lui offraient un doux et confortable endroit pour se reposer. Amoureuse de Gaïa, elle la traversait de long en large et de large en long, râlant parfois sur les méfaits de l’homme car Gaïa agonisait, Gaïa se consumait à petit feu. Mais ce soir là, elle était pressée et après un rapide tour de planète, elle rentra rapidement chez elle.

Nichée dans l’arbre du savoir, elle avait invité deux amis pour passer avec elle le solstice d’été, et cette nuit la plus longue de l’année promettait d’être merveilleuse et certainement agitée.

CharlEros arriva de fort bonne humeur, il avait réussi à se débarrasser d’Aphroditbertille qui ne le lâchait plus d’une semelle depuis le départ de luanaPersephone qui l’avait laissé dans un état second parce qu’elle lui avait préféré HadèsLuigi. Mais Charl’Eros pansait ses blessures auprès de son éternelle déesse et ce soir, il avait décidé qu’il s’accorderait un moment de liberté, sans elle !!!

C’est avec la plus grande peine du monde qu’il grimpa à l’arbre qui abritait la maison du VirgiSimorgh, celle-ci vint d’ailleurs très vite à son secours et d’un coup d’aile, il se retrouva transporté sur un canapé de plumes entouré de feuilles odorantes qui sentaient bon le bois et la fraîcheur de la forêt.

Je suis le premier ? dit-il ?

Oui répondit VirgiSimorgh, mais notre amie ne devrait pas tarder, n’oublies pas qu’elle n’habite pas la porte à côté…..

YsAthéna arriva enfin, épuisée par les mouvements du Pégase que lui avait prêté JuleZeus,

Elle n’eut aucun problème pour monter dans les appartements du Simorgh, le Pegase la déposa directement près de CharlEros.

Tout le monde est là dit VirgiSimorgh, je suis ravie de pouvoir enfin faire votre connaissance, je vous ai tellement lus et franchement je ne suis pas déçue, CharlEros tu es tel que je me l’imaginais et toi YsAthéna aussi, ensemble, nous allons accomplir de grandes choses. Si je vous ai invités ce soir c’est parce que j’ai besoin de vous, Gaïa a besoin de vous et je crois qu’à nous trois nous pourrons sauver le monde.

CharlEros s’étouffa quelque peu à l’évocation de cette affirmation.

-Comme tu y vas Ma chère Amie, je sais que nous sommes puissants mais quand même, qu’attends tu de nous exactement ?

- Ca fait bien longtemps que je tourne maintenant, j’ai assisté à un tas de catastrophes, j’ai vu la planète détruite, recouverte d’eau, j’ai vu la planète revivre, et depuis quelques années, je la vois s’éteindre à petit feu à cause des hommes, je crois qu’il est temps d’agir, j’ai consulté les astres et c’est pour cette nuit. Si nous unissons nos efforts, nous pourrons faire changer les choses…..YsAthéna…. qu’en penses tu ?

- Tu me connais VirgiSimorgh, je suis toujours partante pour ce genre de choses, je me bats parfois contre des moulins à vent, mais j’en suis, je ne sais pas si l’on pourra faire quelque chose mais à trois c’est sûr, on sera plus forts !!!

CharlEros était perplexe…il ne s’attendait pas à ce genre de nuit, il avait imaginé des agapes extravagantes, des manifestations ludiques et en couleur et regrettait presque d’avoir abandonné AphroditBertille qui à cette heure là devait certainement barboter dans un bain de lait. Mais grand-seigneur et grand cœur aussi il décida qu’il en serait lui aussi et qu’on pouvait compter sur lui.

-Tu as un plan spécial ?

- Oui, je vous propose de faire un état des lieux et ensuite nous passerons à l’attaque. YsAthéna pas la peine d’enfourcher ton Pégase, une fois mes ailes déployées, il y à de la place pour vous deux, il y aura une place pour lui aussi, je pense que sa présence nous sera indispensable, mais il n’est pas obligé de voler, il peut se reposer. Allez, avant de partir désaltérons nous, je vous ai préparé un elixir spécial, une recette qui me vient de la nuit des temps et que vous allez apprécier, elle vous donnera force, endurance et courage.

- ah ah, un elixir ? y a-t-il un philtre spécial aussi dedans, genre philtre d’amour ou autre…

.

- CharlEros voyons, ne commence pas…. Ce n’est pas une partie de campagne que nous faisons, c’est du sérieux, je t’ai invité pour m’aider, et pas pour batifoler…. Tu auras tout loisir de le faire demain en compagnie d’Aphroditbertille…..

- Oh oh oh, ne te fâche pas Joli Simorgh, je plaisantais…. YsAthéna tu es bien silencieuse, tu comates ?

- Non mon ami, je réfléchis, je dois t’avouer que moi aussi j’ai pensé à une nuit un peu plus frivole, attention, ce n’est pas ce que tu penses, mais je croyais que l’on allait boire, s’amuser et je découvre que VirgiSimorgh a d’autres plans….. en même temps je crois qu’elle a besoin de nous et que c’est notre devoir d’y aller….

CharlEros d’un seul coup bomba le torse et poussa un cri à réveiller la forêt entière……

- Je suis votre homme !!!! je suis l’homme de la situation, je vais sauver le moooonnnnnde !!!

- Bon CharlEros calme toi un peu…. Et fais donc attention, tu t’agites dans tous les sens et tu risque de dégringoler de mon arbre…

- oh oui c’est vrai, j’avais presque oublié que nous étions si haut…. Quel bel arbre cet arbre du savoir

- Oui, c’est ici que je vis depuis des millénaires et j’aime cet endroit…..bon les amis vous êtes prêts, assez bavardé il est temps.

YsAthéna et CharlEros prirent place tous les deux de chaque côté des ailes de l’oiseau et le Pegase se mit au milieu. Lorsque VirgiSimorgh déploya ses ailes, son envergure était immense et il y avait encore beaucoup de place.

Ils se mirent à voler au dessus de la terre et c’était merveilleux, pas un nuage ne venait troubler leur voyage, parfois une étoile leur demandait ce qu’ils faisaient, alors VirgiSimorgh répondait courtoisement qu’ils allaient sauver le monde…..

Ouvrez vos yeux les amis, nous allons faire un premier tour de globe et ensuite, lors du second tour, nous détaillerons chaque lieu afin d’améliorer les choses. Je vais passer à la vitesse supérieure, tenez vous bien.

YsAthéna manqua de tomber mais CharlEros la rattrapa et elle se cramponnait à la crinière du Pégase qui était follement amusé par la vitesse de l’oiseau.

- Tu vas drôlement plus vite que moi disait-il au Simorgh

- Oui je l’avoue, je suis le plus rapide et le plus grand oiseau du monde, je possède le plus grand savoir et je suis immortel, j’ai aussi un tas de capacités que tu découvriras dans quelques minutes……

- J’ai hâte de voir ça…..

CharlEros restait pensif, AphroditBertille devait maintenant dormir du sommeil du juste et lui, il était là à essayer de refaire le monde…. Mais c’était tellement beau ici…..qu’il en avait les larmes aux yeux.

YsAthéna était elle aussi muette, captivée par tant de beauté, parfois elle regardait CharlEros et ils n’avaient pas besoin de parler pour se comprendre.

VirgiSimorgh battait des ailes, puis planait, montait et descendait au gré de ses envies. Elle saluait les nuages et les étoiles, Elle buvait les gouttes de pluie, elle passait entre les rayons du soleil, puis soudain c’était la nuit…. Elle était majestueuse , elle était le maître du monde.

Mes amis, les choses sérieuses vont commencer, vous voyez là en bas, c’est l’Afrique et en Afrique il y a des guerres, mais il y a aussi la sécheresse….. que proposez vous…..

Ecoute dis CharlEros, moi je suis le Dieu de l’amour et du Désir, alors je vais envoyer une flèche pour que les gens s’aiment et cessent de se disputer. Je vais répandre de l’amour, rien que de l’amour….

Moi, dit YsAthéna, je suis la déesse de la guerre, de la pensée, des armes et de la sagesse. Je vais laisser la guerre et les armes au vestiaire et je vais envoyer une pointe de sagesse, je suis certaine que ça marchera.

Moi, dit le Pégase, je suis le créateur des sources, je vais donc descendre légèrement et d’un coup d’aile je vais faire jaillir des sources un peu partout, ainsi il n’y aura plus de sécheresse et le tour est joué….

Bravo dit VirgiSimorgh, voilà une mission accomplie…….

Ce qui fut dit, fut réalisé tout de suite, il se mit à pleuvoir sur le continent Africain, des sources miraculeuses jaillirent de partout, dans les forêts, dans les déserts…. les guerriers déposèrent les armes et se mirent à s’aimer. Tout le monde se mit à écouter les sages et il n’y eut plus jamais de guerre….mais il y eut un énorme « baby boom » CharlEros était passé par là !!!

Oh regarde l’Egypte, on est pas loin de chez toi YsAthéna s’écria CharlEros

Nous allons y passer dit VirgiSimorgh, il y a des choses à accomplir là bas, nous remonterons par le Sinaï, passerons au dessus de Jérusalem, ensuite nous piquerons vers la Jordanie, l’Irak, L’Iran, l’Afghanistan puis nous ferons une petite halte sur la muraille de Chine..

Là aussi les choses s’accomplirent facilement, CharlEros jeta ses philtres d’amour, YsAthéna prodigua sa sagesse et répandit des pensées positives tandis que le Simorgh puisa dans sa réserve de graines, pour en jeter un peu partout afin de guérir les souffrances des peuples.

La pause sur la grande Muraille de Chine aurait pu être assez agréable, VirgiSimorgh et YsAthéna se désaltéraient d’un chocolat chaud dont elles raffolent toute les deux et CharlEros lampait sa dernière gorgée de Perrier. Ils étaient bien, affalés sur les pans de mur, devisant des prochains changement qu’ils entreprendraient lorsque le téléphone de CharlEros vibra bruyamment….

- Ah c’est toi AphroditBertille mais que se passe t’il ?

- Quoi ?

- Mais comment as-tu fait ?

- Non je ne suis pas à côté

- Oui je fais le maximum pour venir vite

Le charme fut rompu d’un seul coup !!!! AphroditBertille, par on ne sait quel tour de magie, avait coincé sa chevelure dans le siphon de la baignoire lorsqu’elle avait vidé celle-ci et CharlEros était prié de rentrer vite fait pour la délivrer.

Alors VirgiSimorgh prit son envol et mis la vitesse supérieure, elle déposa YsAthéna et son Pégase sur la plage de Tel-Aviv, jeta CharlEros à quelques mètres de son appartement du sud de la France et rentra chez elle au beau milieu de la nuit.

Une tristesse l’envahit tout à coup alors elle alla s’asseoir dans sa roseraie et parla à ses fleurs préférées.

Le jour se levait à peine quand Virginie s’éveilla…. Une fine rosée s’étalait sur les fleurs et quelques gouttes perlaient sur son visage. Elle essaya rapidement de retrouver ses esprits……

Elle avait très mal aux bras, elle avait le dos fourbu, comme si elle avait beaucoup voyagé… alors quelques bribes de la nuit lui revinrent à l’esprit, mais était-ce seulement vrai, était-ce un joli rêve, ou avait-elle vraiment voyagé et accompli toutes ces belles choses ?

Seul le Simorgh connaît la vérité…..

Ysa