mercredi 22 juillet 2009

Une nuit avec Charles...


J'avais roulé tout l'après-midi ce jour là sur ces routes départementales entre¨Paris et ma destination finale, la Bretagne...

Heureusement qu'il faisait chaud déjà à cette époque car je n'avais emporté que quelques affaires légères pour ce week-end prolongé chez ma tante.

Je n'avais pas fait de pause depuis plusieurs heures et la jauge de mon scooter avait largement dépassé la zone rouge.

Au détour d'un virage, alors que j'arrivais dans un petit hameau planté au milieu d'une forêt sombre, ma vespa s'arrêta. Plus d'essence. Zut...!

Il était 22 heures passées et la nuit commençait à arriver rapidement...

Le lieu était désert, tout était fermé à l'exception d'une belle maison de briques rouges, éclairée dans sa partie basse.

Je passais en silence devant, en poussant mon 2 roues, lorsqu'une ombre se posta au premier étage et m'interpella

- On voit rarement des visiteurs par ici... soit les gendarmes... soit les rouletabille les précédant ou les suivant... alors à votre mine un peu déconfite, et à votre allure d'étudiant un peu âgé, je parie que vous appartenez à la seconde catégorie...?

- Oui.... c'est cela Madame...!

Je tentais d'apercevoir son visage à la fenêtre mais la lumière m'éblouissait trop et elle avait disparu... d'un coup...

Pour réapparaître quelques mètres plus bas, à la porte de sa belle demeure bourgeoise.

- Je m'en doutais... et vous alliez où comme ça si je puis me permettre...avant d'échouer ici...?

- Chez ma vieille tante en Bretagne... elle est souffrante et a demandé à me voir... mais bon... là... j'ai un petit soucis avec mon réservoir...

- J'ai vu... mon mari va venir pour vous dépanner... nous avons toujours un jerrican plein pour pallier à tous problèmes... entrez... je vous en prie.."

Sa silhouette était fine, ses cheveux courts et bruns, elle portait une jolie robe blanche, très fluide.. et avançait vers moi pieds nus. Un vrai délice... visuel.

A son tour, son mari, un grand homme à la carrure de rugbyman, apparut dans l'obscurité.

Il me salua tout aussi aimablement et s'occupa aussitôt de ma machine italienne.

Tout fut réglé en quelques minutes.

J'allais repartir pour continuer mon périple mais la pluie commença à tomber... forte et en rafales...

"Je crois que vous n'avez pas le choix, Monsieur... vous pouvez rester le temps que tout cela se calme... Monsieur... ?

- Magnet... Charles Magnet...

- Je vous présente mon épouse, Virginie, et moi c'est Pierre... O...

- Je ne veux pas vous déranger... j'ai tout mon équipement dans mes sacoches... je vais donc repartir... ne vous inquiétez pas... c'est très gentil de votre part... et puis on m'attend...

- Et après-demain, on parlera de vous dans le quotidien local à la rubrique faits-divers... "nouvel accident mortel entre un motard parisien et un camion... sur la départementale maudite".

Je restais finalement après avoir refusé 3 fois, comme la politesse l'exige, et je me souviendrais longtemps de cette belle et longue nuit... blanche et pluvieuse.

L'on dîna d'abord sous une tonnelle en fer forgé parfaitement abritée, puis nous poursuivîmes nos discussions autour de digestifs (moi qui ne bois jamais!) et en égrenant nos multiples souvenirs de voyage...

Le temps ne s'arrangeant pas, j'acceptais de rester dormir... après avoir prévenu ma soeur, déjà arrivée dans le Finistère.

Pierre se coucha le premier et moi je me décidais à prendre une douche avant de m'endormir...

Je crus à un moment donné voir passer une ombre furtive dans ma chambre... connexe à la salle de bains. Mais ce devait être l'effet de cet Armagnac..

En fait non, Virginie était en train de s'affairer dans ma chambre... et de faire très consciencieusement mon lit.

Tout en m'essuyant, je pouvais contempler de façon indirecte, par miroirs interposés, le galbe interminable de ses jambes courbées en avant, ses petites fesses de sportive assidue, ainsi que le décolleté vertigineux de la nuisette qu'elle avait revêtu...

Nos regards se croisèrent... et je cachais vite la partie inférieure de mon buste... encore mouillé... sous la serviette...

Virginie me sourit... et continua à border convenablement mes draps.

Je la rejoignis quelques instants plus tard, et nous passâmes ce qu'il restait de la nuit dans cette pièce blanche, à discuter sur mon lit face aux volets fermés, à petite distance l'un de l'autre, chacun d'un côté... assis ou allongé...

Je n'en dirais pas plus, préferant garder le secret...

Mais ce que je sais... c'est que le lendemain, sur la route, le vent me rappela, longuement et avec grand plaisir, en heurtant mon visage le doux parfum du corps de mon hôte...

Charl'



1 commentaire:

  1. Dana a dit...
    Chuuut!

    20 juin 2009 14:07


    charl' a dit...
    Oui... chut...! :)

    20 juin 2009 16:34


    ysa a dit...
    Oh non mais chut, c'est pas rigolo quand même... un Casanova qui ne fait que parler... ça m'étonnerait !!

    21 juin 2009 05:18


    jf a dit...
    @Charl': Le charme des motards ! ;-)

    22 juin 2009 01:37


    arachnée a dit...
    le silence semble en effet de rigueur!

    22 juin 2009 02:50


    charl' a dit...
    un petit chut.... salvateur en fait qui permet ensuite d'entendre chuchotements et gémissements, baisers et confidences...
    non....?

    22 juin 2009 04:27


    Virginie a dit...
    @Dana et Charl' Chuttttt mais non !
    @Ysa cela fait tout drôle de se voir dans un texte.. et j'espère que notre Casanova n'a pas fait que parler, mais chuttttttt
    @jf Tu as raison avec le charme des motards.. il y en a déjà deux qui me charment moi, mais chuttttttt..
    @Pascal Mais dit donc tu aimes bien parler toi aussi il me semble !
    @Charl' Tu es revenu et j'ouvre à nouveau ma porte et je suis seule mais chttttttttt

    22 juin 2009 12:33

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